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« Sar Lezem Rassak Yifroz », une initiative pour inciter les Libanais à trier leurs déchets

Alors que la question des déchets, de leur entreposage et de leur traitement est au cœur de l’actualité libanaise, notamment avec le débat sur la fermeture de la décharge de Naamé, une nouvelle initiative est lancée qui vise à sensibiliser les Libanais à l’importance du tri des déchets.

« Sar Lezm Rassak Yifroz » appelle les Libanais à raisonner et à trier leurs déchets (un double point que l’on retrouve dans le jeu de mots de l’intitulé de l’initiative), « pour que nous ne croulions pas sous les ordures après le 17 janvier ». Le 17 janvier est la date à laquelle la décharge de Naamé devait être fermée. Sa durée de vie a néanmoins été prolongée de trois mois par le gouvernement, au grand dam des habitants des villages environnants.

« Il semble que la crise de la propagation des déchets dans les rues de Beyrouth soit appelée à durer encore longtemps. Pour que nous ne croulions pas sous les déchets, faisons un tri très simple à partir de la maison », explique Sobhiya Najjar dans la vidéo qui accompagne le lancement de l’initiative. Une vidéo faite avec les moyens du bord grâce à l’aide des amis et de la famille.

« Dans un sac noir, nous allons mettre tous les restes des aliments que nous utilisons à la maison. Nous allons y mettre également les papiers et les revues pour qu’ils absorbent les liquides des aliments qui se trouvent dans le sac. Cela permettra aussi de diminuer les mauvaises odeurs », poursuit-elle.

« Dans un second sac, un sac bleu ou de toute autre couleur sauf noire, nous allons mettre tout le reste des déchets : les boîtes en plastique, les conserves, les canettes… À partir du 17 janvier, des camions vont passer à côté de chez vous, ramasser ce sac et transférer son contenu au recyclage. » « Si nous nous entraidons, nous pourrons trouver une solution à la crise des déchets au Liban », conclut-elle.

Derrière l’initiative, l’on trouve Sobhiya Najjar, activiste, et Ziad Abi Chaker, PDG de Cedar Environmental.
« Nous voulions faire quelque chose de positif pour notre pays et par rapport à la décharge de Naamé, parce que personne ne trouvait de solution » à la question des déchets au Liban, explique à L’Orient-Le Jour Sobhiya Najjar, 32 ans. « Nous voulions à la fois sensibiliser les Libanais et trouver une solution à bas coût », ajoute-t-elle, affirmant que la vidéo, qu’elle tente autant que possible de faire circuler via les réseaux sociaux et WhatsApp, n’a rien coûté.

Un début à Beyrouth

Pratiquement, l’initiative, qui commence à Beyrouth, consiste à faciliter le travail des ramasseurs, des personnes qui fouillent les bennes à ordures, en extraient ce qui est recyclable et transfèrent aux usines de traitement. « D’habitude, les ramasseurs fouillent les poubelles. Grâce à notre initiative, ils n’auront qu’à ramasser les sacs triés par les Libanais et les apporter aux centres de recyclage, affirme Sobhiya. Nous avons contacté ces centres et eux s’occupent de contacter les ramasseurs. »

Sobhiya reste toutefois réaliste, cette initiative n’est pas « LA solution à la question de la gestion des déchets au Liban ». « Ce qu’on essaie de faire, c’est trouver un moyen d’avoir un effet positif dans une crise qui existe depuis déjà longtemps », affirme-t-elle, rappelant que « la dernière fois qu’il y a eu une crise, Beyrouth (il y a un an, NDLR) était jonchée de détritus et empestée de mouches, et personne n’a manifesté, personne n’a pensé à un plan B ! ».

Depuis que la vidéo est en ligne, nombreux sont ceux qui ont contacté Sobhiya et Ziad. « Certains nous appellent pour poser des questions concernant les couleurs des sacs, mais il y a aussi plusieurs hôtels qui sont entrés en contact avec nous pour nous assurer qu’ils allaient essayer de trier leurs poubelles ».
De toute manière, « que la décharge de Naamé ferme ou non, nous allons continuer notre initiative », assure la jeune femme.

(L’Orient Le Jour)

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