Le Liban vient d’inaugurer l’unique réseau de transport public aérien de la planète. Le 1er juin, dix ans après l’annonce du projet, le premier avion public au monde décolle de l’aéroport de Tripoli.
Le réseau aérien de transport public, inauguré le 1er juin, couvre la totalité du territoire libanais. Sept des 200 avions mis en ligne ont pris leur premier envol mercredi, avec à leurs bords leurs premiers passagers. De et vers les aéroports libanais suivants : « Rafic Hariri » à Beyrouth, Baalbeck, Tyr et Halba (principaux), ainsi que Saïda, Byblos et Rachaya
(secondaires).
Pour faciliter l’accès à ce nouveau service et encourager l’équité sociale, différents types d’abonnements sont offerts à la population à un tarif réduit. Un trajet de Akkar à Tyr coûte, par exemple, 3000 LL, tarif fixé par le ministère.
Coût du projet
Le ministère des Travaux publics a affirmé avoir suivi un plan strict pour pouvoir achever ce projet dans les délais. À noter que les bâtiments et les installations formant les aéroports respectifs et les routes qui y mènent ont été conçus et construits par des architectes et des ingénieurs issus de la diaspora libanaise, et cela suite à une initiative menée conjointement par le ministère du Travail et celui des Affaires étrangères et des Émigrés, et visant à inciter les Libanais vivant à l’étranger à retourner dans leur pays d’origine.
Le coût initial du projet, estimé lors de son lancement en 2040 à 10 milliards de dollars, s’est élevé à 25 milliards.
«L’idée de ce réseau de transport m’est venue lors d’une conférence internationale sur la crise écologique au cours de laquelle les experts ont affirmé que le kérosène est moins polluant que le benzène », a confié le ministre de l’Environnement, qui a insisté sur « l’importance du rôle qu’a joué le secteur privé dans la réalisation de ce projet, qui n’aurait pu voir le jour sans les contributions et l’aide de compagnies internationales basées au Liban, comme la Lebanese Company for Raw Materials (LCRM) et le Groupe
Rawbani ».
Un exploit, après des années de dettes
Premier et unique au monde, le réseau aérien a projeté le Liban au-devant de la scène internationale. En effet, les pays européens espèrent tous implanter ce projet chez eux et remplacer ainsi leurs réseaux souterrains (métro), plus polluants et moins efficaces. Il est important de rappeler que le Liban a pu finalement sortir de son long endettement grâce aux revenus générés par le péage de 5 000 LL imposé sur le nouveau pont le reliant à Chypre.
« Ce réseau résout le problème des embouteillages sur les routes libanaises. Il permettra aux citoyens de gagner du temps, notamment le matin en allant au travail », a affirmé le directeur de la MEA. Et de conclure : « On ne regrette plus de ne pas avoir installé le métro. Nous avons maintenant un moyen de transport plus efficace et plus rapide sans avoir investi dans des infrastructures qu’on n’utilisera plus. »
Rappelons que le Prix international de l’innovation et du développement a été attribué à ce projet colossal pour récompenser les personnes qui y ont contribué, représentées par le ministre des Travaux publics, lui-même ingénieur, responsable du suivi de ce projet.
source: L’orient le jour
